Les loups-garous, monstres nocturnes



Le loup-garou existe-t-il ? Comme dans le cas de son célèbre cousin le vampire, nous disposons d'un nombre impressionnant de témoignages qui attestent son existence. Entre 1520 1630, pas moins de 30 000 cas de lycanthropie (de "lycos", loup, et "anthropos", homme) ont été signalés dans le seul centre de la France. On possède de nombreux autres rapports provenant de Belgique, d'Allemagne, de Grande-Bretagne, de Hollande, de Hongrie, d'Islande, de Scandinavie, de Russie et d'Espagne. Il paraît donc difficile de réduire la croyance à l'existence du loup-garou, comme le fait Rossell Hope Robbins dans son encyclopédie de la sorcellerie et de la démonologie, à une simple superstition.

Pierre Gandillon

En 1598, un adolescent de 16 ans, Benoît Bidel, qui vivait à Nezan, dans le Jura fut retrouvé agonisant. Avant de mourir, il put raconter alors qu'il était en train de cueillir des fruits sur un arbre, sa soeur qui se tenait au pied de l'arbre avait été attaquée par un loup.

Il avait tenté de la défendre, mais le loup, qui assurait il avait des mains humaines, lui avait arraché son couteau avant de l'égorger. En fouillant le secteur, les villageois trouvèrent une femme, Pernette Gandillon ; convaincu que c'était elle le loup-garou, ils la mirent à mort. Puis on se souvint que le frère de Pernette, Pierre Gandillon, était couvert d'écorchures ; on l'arrêta ainsi que son autre soeur Antoinette, et son fils Georges. Tous trois reconnurent être des loups-garous.

 Le juge Henri Boguet, l'auteur du "discours exécrable des sorciers", qui vint les voir dans leur prison, a rapporté qu'ils allaient et venaient à quattres pattes. Il avouèrent qu'ils se transformaient en loup grâce à un baume de sorciers, et qu'ils avaient assisté à des « sabbats ». Ils furent condamnés au bûcher.

Le datura, origine de la lycanthropie

Un baume maléfique

Pour Rossell Hope Robbins, les Gandillon étaient tout simplement des déséquilibrées. Pourtant Nevill Drury et Stephen Skinner proposent une autre piste, fort intéressante, dans "The search for Abraxas (1971)". Évoquant Carlos Castaneda et ses ouvrages consacrés aux « sorciers » Don Juan Matus, ils notent que Castaneda raconte avoir appris de Don Juan la fabrication d'un baume à base de racine de datura (également appelé l'herbe du diable) qui, lorsqu'il était appliqué sur le corps, lui donnait l'impression de voler dans les airs. Ne peut-on concevoir, s'interroge les deux auteurs que certains des onguents que fabriquaient des sorciers d'autrefois obtenu des substances analogues, qui produisaient le même genre d'hallucinations ? Certes, l'oeuvre de Castaneda est trés contestée ; mais dans ce cas précis, l'hypothèse reste plausible.

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